Château des Arras et confiture des vendanges

Début octobre j’ai eu la chance de passer une journée au Château des Arras, à Saint Gervais, tout près de Bordeaux. C’était doux et dépaysant, et j’ai envie de revivre cette journée dans les vignes avec vous ! Au programme, les vendanges bien sûr, la fabrication d’une délicieuse confiture au vin rouge et quelques gratouilles aux animaux beaucoup trop mignons du château. Installez-vous confortablement, il va falloir scroller !

J’ai découvert le château à l’occasion du mariage de l’une des demoiselles de la maison. Et le coup de cœur fut immédiat ! Pour le lieu d’abord, qui est magnifique (comme j’espère avoir réussi à le montrer en photos). Puis pour l’histoire de la famille Rozier et particulièrement pour celle des deux sœurs qui prennent progressivement la relève de leur mère dans la gestion du domaine. C’est une histoire de femmes et de transmission. Une histoire de sacrifices aussi. On n’imagine pas la difficulté de faire vivre un domaine comme celui-là, la fatigue et les doutes. Mais aussi les grandes joies quand les vendanges sont finies et que la fermentation se passe bien. Et tant pis si elles doivent encore repousser leur sortie ciné (pauvre Bridget)… 

Je ne les ai pas photographiées pour ne pas les perturber pendant cette journée de travail intense mais j’avais quand même envie de vous les présenter un peu :

• Anne-Cécile est la viticultrice. Elle prend soin de la vigne, supervise les récoltes, s’occupe de la vinification et des assemblages. C’est elle qui veille au grain en somme (pardon ^^). > Caractéristique : elle tricote hyper bien.
• Marie-Caroline s’occupe de la partie commerciale et marketing. Les ventes, la (superbe) charte graphique du domaine, le site internet (en collaboration avec son mari) et les nouvelles étiquettes c’est elle. > Caractéristique : elle a le yoga dans la peau.
• Et leur maman, Claudine, qui s’est occupée du domaine toute seule pendant des années. Elle les épaule et leur transmet son savoir-faire. Elle s’occupe aussi des chambres d’hôtes du château.

Après ces brèves présentations il est temps d’y aller, les vendanges n’attendent pas ! (Les Rozier, si je fais des erreurs dîtes-le moi ;))

Les vendanges

Quand nous arrivons le soleil est à peine levé, les vignes sont entourées d’un léger brouillard et le raisin paré de rosée. La lumière est folle ! Cet endroit est magique je vous dis :) Bon par contre je n’aurais JAMAIS dû oublier mes gants… il fait froid au petit matin au mois d’octobre, même dans le bordelais.

Le domaine est complètement clos par un immense mur d’enceinte et le château est entouré de vigne à perte de vue.

8h30, la vendangeuse commence à sillonner les rangs de vigne. On la vide régulièrement de sa précieuse cargaison avant qu’elle reparte bourdonner au loin.

Au contact des machines le noir bleuté des grains devient progressivement rouge rubis. C’est beau à vous donner des envies de peindre !

Vient ensuite l’étape de la fermentation alcoolique : le sucre est transformé en alcool grâce aux levures (bravo les filles !) présentes dans la peau. C’est le tout début d’un long processus. Les différentes étapes de pressage, assemblage et stabilisation prendront plusieurs années… Il faut souvent compter deux ans entre les vendanges et la mise en bouteille. Je regarderais mon verre de vin différemment maintenant !

Les vins du Château ont une âme. J’aime énormément la cuvée « Elles », une cuvée symbolique (produite à moins de 2000 exemplaires) pensée comme un trait d’union entre leur jeunesse et la maturité de leur mère. Pour la réaliser elles utilisent uniquement le raisin de leur plus ancienne parcelle de Merlot et ne la produise que les années exceptionnelles. Elles mettent leur complicité en bouteilles et mon palais s’en réjouit !

La confiture des vendanges

Elles m’ont proposé de cueillir des figues dans leur immense figuier qui ployait sous le poids des fruits qu’elles n’avaient pas eu le temps de ramasser. Je suis repartie chargée de mon trésor parfumé. La recette que j’avais envie de créer pour elles était toute trouvée ! Les fruits du domaine, leur vin, quelques épices pour la chaleur : on obtient une confiture douce mais puissante. Ensoleillée et parfumée. 

Précisions :

• Si les pépins du raisin vous gênent il est possible de les retirer au couteau avant cuisson. Mais si vous utilisez du raisin muscat à tout petit grains ça ne devrait pas être nécessaire, les pépins sont minuscules, on les sent à peine.
• Vous vous en doutez, le choix du vin est important pour le résultat final. J’ai utilisé celui-ci, rond en bouche et fruité qui se marie parfaitement avec la figue et le raisin. Dans tous les cas il vous faut un vin pas trop jeune qui aura perdu le « piquant » de sa jeunesse. (Vous m’excuserez, je ne suis pas œnologue… je bricole comme je peux ;))
• Cette confiture est merveilleuse pour accompagner un fromage de chèvre cuit au four dans une feuille (non traitée) de figuier. Laissez cuire 10 à 15 mn à 180°C et servez sur une bonne fougasse maison avec la confiture… Et évidemment, accompagnez moi tout ça d’un verre de bon vin rouge (si vous avez été sage, il doit en rester). C’est TELLEMENT bon ! (Super, il est 15h et j’ai faim ^^)
• Elle est aussi parfaite sur des tartines pour un brunch. Vous pouvez même en garnir un fond de tarte que vous recouvrirez ensuite de fruits frais (figues bien sûr mais pourquoi pas des poires ou des pommes).  Et pour les carnivores, je l’imagine très bien avec un magret de canard braisé !

LE bestiaire

Le Château des Arras c’est aussi ses animaux : poules de toutes les couleurs, canards, chevaux, chats, chiens et chèvres. Rien que ça. Les égarés sont bien accueillis, comme ces chèvres trouvées il y a plusieurs années errant dans les vignes et rapidement adoptées (impossible de mettre la main sur leur propriétaire). Tout ce petit monde cohabite fort bien. Les chèvres courent après les poules, jouent avec les chiens, grignotent quelques feuilles de vignes et taillent le noyer. Je crois qu’elles sont très satisfaites de leur nouveau logis !

Voici Carlos, labrador amateur de raisin. Il parcourt les vignes à la recherche de grains égarés. Ses poils portent les traces de sa gourmandise, Monsieur se transforme doucement en dalmatien :)

Et voilà les biquettes qui n’ont pas perdu leur goût pour les feuilles de vigne !

Le mot de la fin sera pour Gaïa. Cette jeune beauté qui pose avec distinction sur un banc où elle n’a absolument pas le droit de s’allonger (elle a totalement abusé de mon ignorance :D) a une cuvée à son nom. Tout à fait Madame ! Il s’agit d’un délicieux vin blanc, j’aurais donc dû l’accompagner d’une grappe de raisin blond, mais ces couleurs lui vont si bien qu’elle devrait me pardonner.

J’espère que cette ballade vous aura plu. Moi j’ai adoré revivre ce chouette moment en écrivant l’article. Si vous souhaitez déguster les vins d’Anne-Cécile, Marie-Caroline, Claudine et Gaïa, elles ont une boutique en ligne. Et courrez acheter les dernières figues de la saison pour vous concocter un peu de réconfort en pot pour l’hiver :)