19 septembre 2013
Fin août, au détour d’une rue du 18ème arrondissement de Paris, j’ai été projetée en Inde. Oui, projetée. Dès la sortie du métro le dépaysement est total. Les saris font fleurir le bitume. L’odeur douceâtre du jasmin et celle plus capiteuse de l’encens qui brûle un peu partout sont enivrantes. Il s’agit de la fête de Ganesh qui se déroule tous les ans depuis 18 ans entre Gare du Nord et Gare de l’Est.
La fête débute par des cérémonies religieuses qui ont lieu dans le temple situé rue Pajol. Puis la statue de Ganesh, dieu de la sagesse, de l’éducation et de la prudence est portée en procession dans les rues avoisinantes.
En tête de cette procession défilent des joueurs de flûte et de tambour ainsi que des femmes qui portent sur leurs têtes des pots de terre cuite dans lesquels brûle du camphre qui dégage une fumée âcre.
Les danseurs portent sur leurs épaules de grands (et visiblement très lourds) arceaux décorés de plumes de paons.
Un peu partout sur les trottoirs des pyramides de noix de coco colorées de curcuma. Ce que j’appellerais les noix de coco « avant ». Avant quoi ? Continuons la ballade.
On trouve également tout au long de la route des autels plus ou moins grands. Ce sont les offrandes faites au dieu. Fleurs, riz, noix de coco et encens entourent de petites effigies de Ganesh, représenté sous la forme d’un enfant à quatre bras et à tête d’éléphant (avec une seule défense).
Et voici Ganesh, un éléphant en résine de taille réelle qui pèse 70 kg.
C’est là qu’interviennent les pyramides de noix de coco. Au passage du char le public les casse en les jetant sur le sol. La coquille symbolise l’illusion du monde, la chair le Karma individuel et l’eau l’ego humain. En brisant la noix de coco, on offre son cœur à Ganesh.
Les spectateurs du cortège se voient également offrir nourriture et boisson. D’appétissantes corbeilles de fruits et autres friandises.
Dans les chevelures, autour du cou, sur les statues, partout des guirlandes de jasmin.
Les couleurs éclatantes des saris font un sujet parfait pour les aquarellistes attablées à la terrasse d’un restaurant.
Et pour finir un détournement tout à fait à propos.
Voilà donc le résumé d’un dimanche matin en Inde, métro la Chapelle. Merci à toutes les personnes qui ont patiemment répondu à mes questions et qui ont protégé mon ignorance des jets de noix de coco !
Si l’envie d’en savoir plus vous prend, le site internet du temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam: http://www.templeganesh.fr/DG.htm
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