Les cathédrales de gypse

Aujourd’hui, point d’envolée, je vous invite à descendre à 30m sous terre pour découvrir les carrières de gypse de Placoplatre à Vaujours (93).

La qualité des photos laisse à désirer. Les carrières ne disposent d’aucun éclairage. Seuls les phares des divers engins permettent de deviner le dédale de galeries et l’incroyable hauteur sous plafond. Ce qui participe à l’atmosphère très particulière des lieux que je me suis refusée à gâcher en mitraillant avec mon flash !

Les plus gros gisements de gypse français se situent en Île-de-France. Ils remontent à quarante millions d’années.

L’exploitation du gypse est très ancienne puisqu’on estime qu’elle existait déjà dans l’antiquité. Les méthodes ont varié au fil des siècles en modifiant la physionomie de ces carrières. Pour rappel le gypse est la matière première pour la fabrication du plâtre.

Avant 1700 elles étaient à ciel ouvert. Mais dans le courant du 18^ème siècle la demande est devenue très forte due à l’obligation de plâtrer les façades des maisons en bois pour éviter les incendies. On commence alors l’extraction souterraine.

La première partie de la carrière que nous visitons date de 1920. Arrivée à épuisement elle servi pendant plusieurs années de champignonnière. Elle n’est plus actuellement que le passage obligé pour atteindre la carrière en activité.

Nous voici dans un réseau de 40 km de galeries perpendiculaires de 8 mètres de large ménageant entre elles des piliers carrés de 7 mètres de côté. La hauteur maximale peut atteindre 17 mètres de haut.

On se sent très petit dans ces cathédrales de gypse qui portent parfaitement leur surnom. Étrangement pas de sensation d’enfermement due à la profondeur. On a plutôt l’impression d’être au cœur d’un cocon protecteur frais et doux. J’avais dans les 40 de fièvre pendant cette visite, ça a peut être légèrement influencé mon ressenti…

L’excavation se déroule en 3 étapes. Dans un premier temps on perce la paroi à différents endroits à l’aide d’une perceuse géante.

Puis on insère des bâtons de dynamite ainsi qu’un explosif en granulé à l’aide d’une longue canule. Les explosions sont déclenchées une fois par jour, le soir.

Ensuite on fini de dégager la cavité à l’aide de cette machine, qui « sculpte » longuement la paroi.

Le gypse dégagé est ensuite chargé dans des camions à l’aide de ce petit jouet. Les cavités seront ensuite rebouchées à l’aide de remblai provenant de divers sites.

Quand les engins d’une taille impressionnante (mais qui paraissent pourtant minuscules dans cet environnement) s’éloignent, règne un silence que je ne crois pas avoir jamais expérimenté avant.

Il est temps (étrangement à regret) de retrouver la lumière du jour.

Pour en apprendre plus sur l’histoire des carrières, assortie de splendides photos, je vous recommande ce site (le design n’est pas à l’image du contenu !)