Instagram

26 septembre 2013

J’adore Instagram. Certains diraient même que je suis accro. Il est vrai que j’ai passé les trois derniers mois à photographier tout et n’importe quoi. « Attends, je prends juste une centième photo du clocher »,  « Deux minutes, il faut que j’attende que l’homme en vert qui est à 500 mètres passe exactement devant cette superbe porte verte avant de prendre la photo, les couleurs sont raccords ! »… Bref, mes proches sont patients.

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Et il y a les autres, qui au détour d’une conversation ricanent. Instagram ? « Ce truc de hipsters qui photographient leur petit déjeuner avec un filtre vintage et qui pensent que c’est de la photo » ?

Et oui, Instagram serait responsable de  la mort de la photographie. « Lorsque vous photographiez une poubelle en utilisant Instagram, vous vous retrouvez avec une belle image, mais le photographe n’a rien à y voir […] c’est un gadget. De la pure paresse. Et ce n’est pas parce que vous utilisez cette application que vous obtenez quelque chose sans elle ». C’est en tout cas ce que pense Jean-François Leroy, le directeur du festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan.

Après 10 semaines d’usage intensif, j’ai une opinion toute différente. Alors oui, on y trouve moult pancakes maison, manucures créatives, photos de pieds un peu partout dans le monde, le tout assaisonné de filtres sépias. MAIS pas seulement. On trouve aussi sur Instagram de (très) nombreux photographes tout à fait talentueux (par exemple @j3ffonline, @konstali_foto, @randyolson, @thegoodly, et tellement d’autres) dont un certain nombre sont des professionnels qui utilisent le réseau social pour montrer leur travail.

Donc, en fouillant un peu, et en suivant les bonnes personnes, on peut voir tous les jours de bonnes photos, réussies tant techniquement qu’en termes de cadrage et de sujet. On admire et on apprend. On s’inspire. Alors évidemment si on n’a pas quelques bases techniques on est vite limité. Mais c’est précisément cette limite qui donne envie d’aller plus loin, de se documenter. Et la pratique quotidienne (voire pluriquotidienne pour moi), il n’y a rien de tel pour progresser.

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Après quelques essais, j’ai rapidement fait le choix de ne pas photographier avec mon téléphone. D’abord parce que ledit téléphone (d’une marque coréenne qui commence par S pour ne pas la citer) fait des photos floues et tellement bruitées que ça donne envie de le bazarder sur le champ. Mais aussi parce que j’ai envie d’apprendre les bases techniques de la photographie : sensibilité, ouverture, vitesse d’obturation.

Aujourd’hui, je photographie donc avec mon hybride Sony (NexF3) que j’ai avec moi en permanence, puis je transfère certaines photos sur mon téléphone pour les recadrer / retoucher si besoin avec PIXLR Express d’Autodesk , une application relativement complète et intuitive (disponible sur Android et iOS). Ça m’évite la tentation de retouches trop importantes qui me titillerait sans nul doute si j’utilisais Photoshop (le logiciel pas l’appli). Le but étant de m’obliger à prendre d’emblée un cliché le plus réussi possible, sans m’appuyer sur la béquille de la retouche après coup.

Carrière des Baux de Provence

Carrière des Baux de Provence

Alors soyons clair, Instagram n’a pas fait de moi une photographe, loin s’en faut. J’ai néanmoins l’impression d’avoir progressé en termes de cadrage. La contrainte (que je contourne parfois en ajoutant des bandes blanches) de la photo carrée y est surement pour beaucoup.

Le format carré est difficile à travailler, peu naturel et loin de la vision humaine. Il nécessite plus de réflexion qu’un format rectangulaire pour lequel le cadrage est relativement intuitif. C’est d’autant plus difficile lorsque le cliché original est pris au format 3/2 et que le recadrage carré n’intervient qu’ensuite. (A propos de la composition en photographie, je vous recommande la lecture de l’excellent livre de Michael Freeman « L’œil du photographe et l’art de la composition »)

Comme partout on trouvera toujours du bon et du moins bon sur Instagram. Mais il est inutile de tirer sur l’outil !

Si le cœur vous en dit, mon compte: @blu_ette.

Et vous, comment utilisez-vous Instagram ?

 

 

Pour les amateurs, l’ancien appareil est un Pontiac Bloc-métal 41 qui, malheureusement, ne fonctionne plus. 

 

 

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Commentaires

  1. laurents dit :

    J’utilise pas instagram, ce truc de hipsters qui photographient leur petit déjeuner avec un filtre vintage et qui pensent que c’est de la photo.
    Par contre tout ce qui nous fait pratiquer et donc travailler l’oeil ne peut que nous faire progresser, donc vive instagram !
    Je t’ai dit que j’aime pas les hipsters ?

    1. Bluette. dit :

      Une fois ou 2 il me semble. Allez c’est chouette les pancakes vintage, laisse toi tenter !

  2. Thomas dit :

    Instagram est trop mainstream pour être hipster. Je ne l’utilise que par ironie pour faire des selfies de ma pornstache et de ma chemise à carreaux.

    1. Bluette. dit :

      Arrête s’il te plait d’affoler les mères de famille d’Albuquerque avec ta frenchie pornstache !

  3. Bounty dit :

    Après il y a aussi ceux qui s’en servent comme un moyen rapide de partager un moment, une vision, quelque chose de « remarquable » sans forcément chercher « la » photo …. les filtres permettant il est vrai dans ce cas, d’atténuer les défauts de la photo .. :-)
    J’aime pas les hipsters non plus … lol

    1. Bluette. dit :

      Oui les filtres peuvent rendre précieux des moments de vie quotidienne. J’ai tablé sur un discours très « photographique » parce que ce que j’entends sur la mort de la photo m’agace :)
      Effectivement, comme c’était le cas bien avant le numérique et Instagram, la photo c’est aussi capturer la vie de tous les jours.

  4. Myriam dit :

    Bonsoir !!
    Cet article est intéressant même si je n’y ai pas tout compris…
    Je vais m’en imprégner et y réfléchir : cela devrait aller mieux demain…
    Cependant, la nuance concernant « Photoshop (le logiciel pas l’appli) » m’échappe complètement : je veux bien un éclairage de l’auteur(e?) SVP.
    Sauvez-moi !!

    1. Bluette. dit :

      Bienvenue Myriam :)
      Je viens de me relire et effectivement ce n’est pas très clair. Photoshop est un logiciel de retouches très performant qui existe aussi en version application pour smartphones. Cette version est très limitée au niveau des retouches possibles par rapport à la version pour ordinateurs.
      J’essaye (mais des fois je craque) de ne pas passer par la case retouches lourdes de mes photos (en n’utilisant PAS Photoshop version PC) pour m’obliger à les penser correctement au moment de la prise de vue en terme de cadrage, lumière…
      Utilisant Photoshop professionnellement, c’est très tentant pourtant mais je sens bien que si je ne me force pas à faire correctement mes réglages au moment de la prise de vue (parce que je pourrais toujours corriger ça après coup en 5mn sur Photoshop…) je ne progresserais jamais en photo. Est-ce plus clair ? N’hésitez pas si vous avez d’autres questions :)

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